On en pince pour la pince à sucre !

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pince à sucre
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“Un gentleman est un monsieur qui se sert d’une pince à sucre, même quand il est seul.” Alphonse Allais

C’est au début du XVIIIème siècle, en Angleterre, que la pince à sucre fit son apparition. Pour saisir le sucre concassé dans son joli contenant, il fallait un objet tout aussi gracieux. Cet instrument devint bientôt si indispensable qu’il fit partie des nécessaires de voyage. Au cours du XIXème siècle, la pince à sucre figura souvent aux côtés du sucrier. Les règles du savoir-vivre de l’époque y font référence. “Le dîner fini, on passe dans le salon, où les tasses, le sucrer avec la pincette d’argent, les petites cuillères et le porte-liqueur doivent être préparés à l’avance et pendant le dessert pour le café” écrit ainsi Louis-Eustache Audot. D’où  l’introduction de la pince, à l’époque, dans la ménagère.

Longue de 7 à 20 centimètres, la pince à sucre était en argent ou en vermeil. Au début, elle prit la forme de ciseaux, puis adopta celle d’un U à double cuilleron aux extrémités. Les orfèvres purent donner libre cours à leur imagination ; les structures les plus fantaisistes en témoignent. A la fin du XVIIIème siècle, on réalisa des pinces en forme d’oiseaux ou de personnages à bras mobiles. quant à la pince à griffe, elle se généralisa au XIXème siècle et a survécu jusqu’à nous.

“…Une table à thé, ronde, à marbre plus que jamais portor, offre un plateau moiré métallique où reluisent des tasses en porcelaine peinte, quelles peintures ! et groupées autour d’un sucrier en cristal taillé si crânement que nos petites-filles ouvriront de grands yeux en admirant et les cercles de cuivre doré qui le bordent, et ces côtes tailladées comme un pourpoint du Moyen Age, et la pince à prendre le sucre, de laquelle on ne se servira probablement jamais.” Honoré de Balzac, Pierrette, 1840

 

Bibliographie : Le grand livre du sucre – Annie Perrier-Robert Marie-Paule Bernardin – Ed. Solar